Comment lire une carte IGN en randonnée ?

Que vous soyez un randonneur novice ou confirmé, l’orientation est un point crucial. Une carte IGN montre le terrain à l’horizontale, vu du ciel, à échelle réduite et schématisé : un peu d’entraînement est nécessaire pour faire le lien carte/terrain… puis vous ne pourrez plus vous en passer. Contrairement aux GPS et smartphones, une carte ne tombe pas en panne (prenez tout de même une boussole). Dans cet article “à l’ancienne”, on voit l’échelle, le Nord, les couleurs, les chemins, les courbes de niveau, les ombrés ou encore les refuges et l’eau.
Avant toute chose, une carte IGN n’est pas une simple image du terrain : c’est le résultat d’une projection cartographique. En France, on utilise le système UTM (Universal Transverse Mercator), qui divise la Terre en fuseaux, ensuite reportés sur des carreaux quadrillés. Sur votre carte, les traits bleus correspondent à ce carroyage UTM : ils permettent de se repérer par coordonnées précises, grâce aux outils d’orientation comme les GPS ou les montres GPS, qui vont vous donner des coordonnées UTM, beaucoup plus précises que latitude et longitude.
Les traits noirs, eux, indiquent le nord géographique ; ils paraissent quasiment parallèles mais convergent en réalité vers le pôle. Historiquement, les premières cartes mettaient l’est en haut, d’où le mot “orient”, et par extension le verbe s’orienter. Aujourd’hui, c’est le nord qui sert de référence universelle, ce qui simplifie grandement la lecture et l’utilisation de la carte.
Quelle échelle choisir et comment l’utiliser ?
L’échelle exprime le rapport carte/terrain et figure sur la couverture et la légende sous forme de deux nombres. En randonnée pédestre, la référence est 1/25 000 : 1 cm = 250 m (donc 4 cm = 1 km), ce qui permet une lecture précise des sentiers, ruisseaux et replis du relief. Pour une vision plus globale (grandes traversées, vélo), le 1/50 000 est possible, mais il est moins détaillé. Habituez-vous à estimer les distances au réglet ou au fil (cordelette graduée) et à traduire immédiatement ces valeurs en temps de marche selon le dénivelé. Cette maîtrise de l’échelle est la base pour éviter de dépasser l’horaire et de compromettre la sécurité.
Comment ne pas « perdre le Nord » ?
Sur une carte IGN, le Nord géographique est toujours en haut de la carte. Sur le terrain, placez-vous face au paysage, posez la carte à plat et orientez-la avec une boussole en alignant l’aiguille (Nord magnétique) sur le Nord de la carte. La déclinaison magnétique est l’écart entre Nord géographique et Nord magnétique ; elle varie dans le temps et selon les lieux (incidence faible en métropole, plus marquée dans certains DROM-COM). Une fois la carte calée, les sommets, vallées et villages “tombent en place” et vous identifiez plus vite les repères. Astuce pratique : tenez votre corps du bon côté de la carte pour éviter les inversions gauche/droite.
Que veulent dire les couleurs IGN (et à quoi servent-elles) ?
Les couleurs “parlent” si on sait les écouter :
- • Vert : végétation (bois, forêts).
- • Jaune : alpages, prairies, cultures (les zones de cultures de plaine sont souvent en blanc sur certains fonds). Mais aussi les routes.
- • Bleu : hydrographie (mers, rivières, lacs, étangs, canaux, marais, zones inondables, glaciers).
- • Noir : planimétrie, détails bâtis/infrastructures ( télésièges, lignes électriques).
- • Orangé-brun : relief et altitude.
- • Rouge / magenta : informations touristiques (offices, musées), itinéraires balisés (sentiers, GR®, PR, gîtes, refuges, campings, parapente).
- • Bleu foncé : activités nautiques/thermales/liees au ski. Retenez aussi que les courbes de niveau sont en général brun… sauf sur glaciers/neiges éternelles où elles sont bleues.
Comment reconnaître routes, sentiers et itinéraires balisés ?
Chaque voie a son code graphique. Les routes asphaltées utilisent deux traits pleins colorés (épaisseur dégressive pour autoroutes, nationales, départementales) ; les routes communales apparaissent en blanc. Les sentiers sont en pointillés noirs. Les itinéraires balisés sont surlignés en rose foncé : trait épais pour un GR®, fin pour un PR ou local, pointillé rose hors sentier. Le nom du sentier est souvent écrit le long de son tracé ; utilisez-le pour confirmer une bifurcation ou une traversée.
Comment lire le relief : courbes de niveau, équidistance et ombrés ?
Les courbes de niveau relient tous les points d’altitude identique et dessinent le relief. L’équidistance (écart vertical entre deux courbes) est indiquée dans la légende : couramment 10 m en plaine et 20 m en montagne, mais certaines cartes utilisent 5 ou 10 m : vérifiez toujours. Plus les courbes sont serrées, plus la pente est forte ; plus elles sont espacées, plus la pente est douce. Les courbes maîtresses plus épaisses marquent chaque palier de 100 m, ce qui aide à lire d’un coup d’œil vallées, cols, sommets et replats. Les courbes de niveaux fermées en cercle, forment des sommets. C’est la fin de la montée ou de la descente en quelque sorte.
Quand la pente devient extrême et les courbes illisibles, la carte emploie des hachures/figures rocheuses pour falaises et barres. Les ombrés (ombrages) renforcent la perception 3D : plus c’est sombre, plus c’est raide, avec un éclairage comme si le soleil venait du nord-ouest (flanc sud-est ombré). C’est intéressant car cela permet de voir les reliefs. Cela permet d’avoir un côté éclairé, l’autre côté à l’ombre, pour avoir une meilleure vision de la carte.
Où trouver l’eau, les refuges et autres repères utiles ?
Anticiper points d’eau et abris conditionne votre autonomie. Les sources sont souvent figurées par un cercle bleu ou une goutte ; rivières, lacs, marais sont en bleu (les marais par des hachures horizontales). Les refuges s’affichent via une petite maison rose : pleine avec porte = refuge/gîte gardé ; évidée avec porte = non gardé ; sans porte = abri. En villages/hameaux, les maisons figurent en formes noires (souvent rectangulaires). Les lignes électriques (trait avec symboles/chevrons) sont des points de repère visibles de loin et faciles à suivre en terrain ouvert.

Pour lire efficacement une carte IGN, retenez la trilogie : échelle maîtrisée, carte orientée, relief décodé. Ajoutez le vocabulaire des couleurs/symboles, situez eau et refuges, pour prévoir effort, variantes et échappatoires. En cas de doute, revenez toujours à la légende : c’est votre mode d’emploi. Et rappelez-vous : un bon itinéraire se trace sur la table… pour être vécu sereinement sur le terrain.
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