Une expédition polaire de 40 jours en ski de randonnée & Bivouac

Voici le projet de Flavien, Vincent et Thomas, trois explorateurs partis à la conquête de la Norvège en Avril 2021 qu’ils nous racontent en détails.

Départ de l’expédition polaire

Nous c’est Flavien HILLAT, Thomas JARREY et Vincent LAVROV. On a créé notre association de production audiovisuel Jusqu’au bout de vos rêves® et nous sommes sans arrêt en train d’imaginer de nouvelles aventures !

En mars 2021 nous sommes partis 41 jours dans le Sapmi, territoire du peuple Sami qui s’étend de la Norvège à la Russie. Les Samis sont un peuple autochtone plus ancien encore que les vikings. Ils vivent toujours selon leurs anciennes traditions tout en étant bien intégrés dans notre 21^ème siècle.

Pour réaliser cette aventure, Chullanka a tenue à nous soutenir en nous fournissant une partie du matériel nécessaire à cette aventure. Nous voulions faire du ski, alors il nous fallait D.V.A, pelles et sondes. Chullanka nous a alors proposé de partir avec deux DVA Mammut Barryvox et un Black Diamond Recon BT ainsi que 3 pelles Pro de Ortovox et Trois sondes ultralight en carbone de 240cm, deux Carbon Probe 240 Light de Mammut et une Race 240 de ARVA.

Il nous faudra deux avions, 13h de train et 6h de bus pour atteindre notre point de départ. Tout est gelé, mais pour les Suédois pas de problème, les bus circulent comme sur route sèche ! Nous sommes enfin arrivés au petit village de Kvikkjokk, notre point de départ où nous reviendrons 40 jours plus tard. À peine le temps d’échanger avec des Tchèques qui reviennent tout juste de leur traversée et nous partons trouver la rivière qui nous servira de route pour traverser la forêt et atteindre les grands espaces blancs.

Les premiers jours, les pulkas sont lourdes. On a divisé par trois les 17 bagages que l’on avait dans l’avion auxquelles on a ajouté 25 litres d’essence nécessaire à l’alimentation du réchaud et 9L d’eau liquide d’avance. Chaque pulka fait environ 135 KG et Thomas en prend une quatrième : la « pulka parasite » comme il l’appelle d’environ 20Kg. On comprend rapidement que pour certains dénivelés, il faudra monter chaque pulka à deux, ce qui ne tardera pas à se produire.

Découvrir de nouvelles sensations en ski

On arrive après quelques jours, au lac qui alimente la rivière. Le vent souffle et la nuit tombe très lentement, c’est l’opportunité pour nous de sortir nos jouets : les Wings ! On est les premiers au monde a utiliser des Wings en expédition ! Une fierté pour nous de goûter à quelque chose qui n’a jamais été essayé ! C’est là, le début de l’expédition, et tout sera permis !

Jour 6, le blizzard arrive, jusqu’à présent on n’a pas vraiment eu la météo avec nous, et voilà que cela s’empire. Il ne reste plus qu’une vallée à traverser pour atteindre un abri que l’on espère trouver ouvert.

Ce jour-là, on alterne entre neige qui botte et « white out » complet, parfois les deux. La « vallée ventouse » comme on l’appelle nous donne du fil à retordre. Nous arrivons à l’abris, il est ouvert. Le temps que Flav et Thomas me rejoigne le vent commence déjà à forcer. A peine fini de déballer les pulka que le blizzard fait rage.

Bon Timing ! Il y a des réparations à faire, un boa cassé sur une chaussure, des coutures qui lâches et voyons ce qu’on peut faire pour éviter les talons de neige sous les peaux. On en profitera même pour coudre un filet « vide poche » à suspendre dans la tente ! Une pause à l’abris de la tempête bien optimisée ! On avait emporté tous les outils nécessaires : Pince multi fonction, boa de rechange et outils spécifiques, kit de couture et patchs de colle et brosse pour les peaux. Et puis ce soir, c’est l’anniversaire de Flav alors, nous festoyons !

Les risques du ski de randonnée en expédition polaire

Au départ de la cabane, l’obstacle à franchir est important : 300m de d+ pour atteindre un plateau avec des passages à plus de 12% de pente. Avec nos pulkas c’est extrêmement physique de les hisser là-haut et le risque de chuter, déséquilibré par la pulka, est grand. On décide d’attendre que le blizzard passe pour le faire dans de bonnes conditions. Ce soir-là, deux couples Samis se joignent à nous, venus, eux aussi, s’abriter de la tempête. Lorsque l’on reprend chacun la route, on se donne rendez-vous dans leur village, dans deux jours pour aller pêcher ensemble et partager quelques moments que je qualifierai d’extraordinairement humains.

Difficultés en ski de randonnée

L’expédition continu et on alterne des moments de plaisirs et d’exaltation avec des phases de fatigue intense. On mange de plus en plus ça en est terrifiant. Chaque jour on ajoute un bloc de beurre de 250g à nos pates, de l’emmental râpé dans nos plats lyophilisés et on commence à rattraper les snacks que l’on n’avait pas mangé les jours précédents. Qu’on ait faim c’est une excellente chose ! Ça veut dire que le corps est en marche, qu’il monopolise tout son potentiel pour transformer chaque calorie en énergie.  On est euphorique, on sent tous les trois que nous allons très bien tant physiquement que mentalement.

Jour 16. Sur notre route on trouve une cabane, arrachée de ses fondations par le vent. La porte est ouverte, à l’intérieur tout à foutu le camp ! Le sol penche, Un pur moment d’excitation, on glisse sur le parquet à l’intérieur avec nos chaussures de ski ! Et de chute en fou rire on décide de passer quelques jours ici ! C’est un parfait endroit pour profiter de la montagne autour. On se sent privilégié au milieu d’un tel endroit dans notre « cabane bancale ». On y a trouvé batterie, gaz, et lumières.

Jours 23. Coincé dans la tempête, on passe la journée dans la tente. En tout on passera deux nuits et une journée entière dans la tente.  C’est là que tu sais que t’es parti avec la bonne équipe ! Pas un moment de souffrance, coincé à trois dans 4,3 m2 on s’occupe : on bouffe, on bouquine et on en profite pour faire un brin de toilette le tout dans le plaisir et la déconne. C’est très important de conserver sa bonne humeur car on ne peut pas prévoir combien de temps on restera coincé dans la tente. Dehors les bourrasques sont violentes et la neige recouvre de plus en plus la tente. On est confiant, c’est une bonne tente et on l’a bien monté.

La préparation du bivouac, tout un rituel !

Le montage d’un bivouac d’ailleurs, c’est un peu le moment que l’on attend tous les jours. C’est le moment où tu profites de la nature et du ciel ! On consacre beaucoup d’énergie à faire de beaux bivouacs car on ne se sait jamais quand les aurores se pointes ! Le soir on se taille des bancs et une cuisine dans la neige. On démarre le réchaud et on s’installe tous les trois. On partage l’apéritif : Charcuterie et génépi le temps de fondre la neige pour remplir nos gourdes isothermes et on cuisine pâtes ou riz accompagné de notre généreuse ration de beurre.

Certains soirs, la chance nous sourit et les lumières du nord se présentent comme des rideaux de lumières qui dansent et oscillent. Dans le temps de notre expédition, c’est arrivé 5 fois ! On a même quasiment fait nuit blanche tant c’était enivrant. Impossible de rester de marbre devant ce spectacle, on sort les appareils photos, on se serre dans les bras et bien sûr on sort le rhum !

L’allongement du jour finira par nous priver de ce spectacle pour nous offrir à la place des nuits de lumière douce et singulière. La lumière d’un soleil jamais trop loin de l’horizon. C’est bientôt la fin, alors on se fait plaisir. A 30km de notre point d’arrivée, on bâtit notre dernier camp de base. Une nouvelle occasion de skier et de sortir les wings. Le décor est surréaliste, on se croirait sur une autre planète. Le blanc s’étend à perte de vue.

Retour au bercail

Après 41 jours d’aventure nous sommes plein d’énergie et de souvenirs extraordinaires ! On a le sentiment d’avoir eu de la chance et en même temps, fallait le faire. C’est un privilège de vivre heureux, dans la joie et l’enthousiasme cette expédition aux cœurs des massifs gelées du Sapmi, et ce privilège nous sommes fier d’être allé le chercher !

C’est l’heure de la pesée. On a perdu la quasi-totalité de nos réserves de graisse. Le visage et le corps est marqué par la fatigue et le froid. Et pourtant, on n’a qu’une hâte, y retourner !

De gauche à droite, Thomas JARREY, Vincent LAVROV et Flavien HILLAT

Retrouvez leur aventure en images très prochainement avec leur film Arctic Fools. En attendant, leur expédition est disponible sur les réseaux sociaux Chullanka comme Facebook, Instagram et YouTube ou encore leur page Instagram Jusqu’au bout de vos rêves.