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Persévérance

ascension_cimeTavel

« Nous sommes le 10 mars 2021, dans la goulotte de gauche – Cime de Tavel. Il est tôt dans la saison pour s’attaquer à ce style d’escalade. Il fait froid… très froid. Les conditions sont compliquées. Nous avançons doucement, trop doucement peut-être. La douleur est trop forte… je vois des larmes couler sur ses joues, recroquevillée sur elle-même, juste le temps de l’attraper et clipper sa longe au relais, puis plus rien…

Cela fait un moment que Camille voulait faire une goulotte. Nous avions repéré celle-ci. Facile d’accès, sans trop de difficulté.
Notre liberté se résume à 12h. Normalement, c’est large.
La décision est prise.
Christopher sera des nôtres. Nous voilà au complet.

8h, nous sommes au pied de l’objectif, l’excitation est au rendez-vous.
Je prends la tête de l’ascension, chacun a un bout de corde, Camille et Christopher m’assurent depuis le bas, et moi, depuis le haut.
Nous remontons le cône de déjection du couloir. Nous voilà au premier relais.


Mince… il se trouve 5 mètres au-dessus, une dalle lisse nous sépare. En réalité, le couloir est vide ! Juste saupoudré par les ressentes chutes.
On ne va pas s’arrêter là, plus haut ça devrait aller. Relais sur coinceurs, ça a l’air de tenir… je me lance !
Nous aurions dû gravir un ressaut en glace, facile. Dépourvu de cette dernière… je devrai alors contourner par des dalles, en posant des protections sommaires. J’improvise le second relais sur un becquet avant que mes compagnons me rejoignent. Nous découvrons alors le véritable relais… 10 mètres au-dessus de nous.


La 3ème longueur, n’est qu’une langue de neige à remonter… dans une neige inconsistante.
Nous arrivons au passage clé. Un combat s’engage. Il est difficile de poser des protections dans le rocher, là où normalement, tu poses des broches à glace. J’arrive au relais, inconfortable, impossible de se tenir debout. Constitué de deux vieux pitons trompe la mort. S’ils ne tombent pas ça ira. Voilà 1h que je grimpe, ils doivent être congelés… OK à vous !!


Nous passons beaucoup de temps aux différents relais. De longues périodes d’attentes nous refroidissent davantage. Quand nous reprenons les piolets, la douleur des onglets est insupportable.
Camille passe sans difficulté, elle arrive à mon niveau, s’accroupie de douleur, je reconnais ce regard… j’accroche rapidement sa longe, avant qu’elle ne s’évanouisse.
Sur ce relais médiocre, au milieu de la face. Je me sens seul… garde ton calme.

J’essaye de la faire revenir, les secondes paraissent des minutes. Je nous imagine, vulnérable. Comment faire si je n’y arrive pas ?
Bé… ton crampon…Oups, mon crampon dans son genou. C’est sûrement ça qui l’a réveillé. On l’a échappé belle !


Chris nous rejoint, nous voilà 3 dans cet étranglement, recevant les coulées du sommet.
On ne va pas faire demi-tour maintenant ! Il reste une longueur, une succession de petits ressauts de glace, ludique disaient-ils. Avant la pente sommitale. Camille a repris des forces, elle est d’attaque.


Je laisse mes compagnons à leur inconfort et me lance. Il est 16h, on aurait dû être à la voiture.
17h, je sens le soleil sur le visage. Je ne suis toujours pas au sommet. Mes compagnons sont hors de vue depuis longtemps. Il faut voir les choses en face. Je leur annonce par radio que ça ne sera pas pour aujourd’hui. J’entame la descente en rappel pour les retrouver là où je les ai laissés. Transit de froid. Déguisé en bonhomme de neige.

Nous descendons jusqu’au pied de la voie, retrouver le soleil.
18h, retour à la voiture.
Nous étions si proches, et à la fois si loin. »

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