J’ai toujours été attiré par les sommets. Mais ce que je rêvais de vivre depuis toujours c’était de voir l’aube se lever depuis un sommet dominant.

C’est ainsi que je vais vous conter mon ascension nocturne du Mont Pelat à 3050 mètres d’altitude.
Au départ du col de la Cayolle dans les hautes Alpes, le parcours jusqu’au sommet s’étend sur 16km pour un dénivelé positif de 1243 mètres. Je prévois d’arriver à 5h00 du matin au premières lueurs du jour.
Ainsi je m’équipe léger car mon ascension doit se faire rapidement. Dans mon sac Chullanka trail fast 12 j’emporte quelques barres vitaminée, du matériel photographique et un peu d’eau. C’est tout. Aux pieds, ma paire fétiche de Saucony peregrine et une paire de bâtons trail fast-z m’aideront à gravir le plus rapidement possible ce sommet.

Le départ se fait aux alentours de 23h00. Il ne faut pas perdre de temps car il y a un sacré dénivelé à avaler. Je compte alterner marche rapide et trail quand le profil du terrain me le permettra. Je n’ai pour seul compagnie qu’une lampe frontale qui sera mes yeux cette nuit.

Le trajet se fait sans grandes difficultés. Mais la nuit, je sens que mes sens sont décuplés. Lors de mes pauses, j’éteins ma frontale et la luminosité des étoiles pourrait presque me suffire à m’orienter. Le bruit du silence est assourdissant tant il est présent. Il est 4h34 du matin, j’ai marché toute la nuit et j’arrive enfin au sommet.

Le Mont Pelat est une étroite arête pas plus épaisse qu’un matelas de randonnée à certains endroits. Gagné par l’euphorie du spectacle qui s’ouvre à moi, je m’empresse d’installer mon matériel photographique. Avec des réglages prédéfinis, et un temps de pose adapté. j’obtiens mes premiers clichés.

Le vent qui souffle sur l’arête sommitale, me transperce et me glace le sang petit à petit.
Le Pelat domine toute la vallée d’Allos et offre un panorama exceptionnel.
De son sommet, on aperçoit au nord-ouest le Monte Viso et ses 3 841 mètres qui surplombe le Piémont Italien.

Un peu plus au nord on distingue la Barre des Ecrins qui semble sortir d’un autre monde. Plus à l’est, on peut voir une immense mer de nuages qui couvre de son épais manteau la province italienne de Coni.

Quand on se tourne enfin vers le sud, le lac d’Allos, le plus grand lac naturel d’altitude d’Europe reflète les sommets qui l’entoure.

Au-delà de ces paysages bluffants, c’est plus la sensation que j’ai ressenti sur le moment qui m’a marqué. Une émotion intense s’est emparée de moi et le simple fait de lever les doigts pour toucher les nuages qui défilaient au-dessus de ma tête, m’ont porté très loin dans mon imagination. L’impression qui me vient à ce moment est paradisiaque tant le paysage s’y prête.

Après avoir profité des premiers rayon de soleil, j’entame le chemin du retour et je jette un dernier regard au Mont Pelat. Son aspect lunaire me fait penser que j’étais bien sur une autre planète cette nuit.

La descente se fait aisément et à grandes foulées. Je rejoins rapidement mon point de départ où une immense nappe de brouillard m’attend.

Mon récit n’a rien d’extraordinaire à part le fait d’avoir été vécu en une nuit. La montagne peut te procurer des sensations incroyables par des instants simples. Et pour ne jamais oublier cette sensation, je regarde cette vidéo que je vous partage avec plaisir.

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