Roadtrip en ski de rando & vélo par Joffrey Maluski
Retour sur l’expérience de Joffrey Maluski sur son roadtrip de Janvier
Hello, je m’appelle Joffrey Maluski, j’ai 28 ans et suis originaire de Roquebrune sur Argens, un petit village de 13 000 habitants, dans le Var, proche de la Méditerranée.
Après quelques années à Toulouse à découvrir les Pyrénées, je suis parti pour un road trip de 2 ans du Canada au Guatemala, en passant par les Etats-Unis et le Mexique. Un voyage qui m’a beaucoup appris et donné l’envie de voyager différemment, à vélo !
Qu’est-ce qui t’as amené à vouloir voyager à vélo ?
Après deux ans en van, j’avais envie de faire quelque chose de nouveau, voyager encore plus lentement et de façon plus écologique. Hormis l’impact de sa fabrication et son investissement initial, le vélo reste un des moyens de transport le plus économique et ayant le plus faible impact carbone. Il permet aussi de s’aventurer sur des terrains très différents, d’être libre de se rendre dans les lieux les plus reculés, là où les transports publics ne se rendent pas. Il est aussi souvent l’objet de curiosités et permet de faire des rencontres que l’on ne ferait peut-être pas en voyageant en van, d’être plus ouvert à la rencontre avec les locaux.
Comment t’es venu l’idée de cet itinéraire ?
En 2020, j’ai pu réaliser mes 2 premiers trips à vélo. Un premier d’une quinzaine de jours, de Grenoble à Nice en passant par Les Ecrins, Vars et le Mercantour. Puis un second en Juin, accompagné de deux amis, lors duquel nous avons fait la traversée des Pyrénées par la route des cols, une aventure que nous avons ponctué par de l’escalade, de la highline et divers bivouacs.
Pour ce 3ème trip, j’avais envie de partir de chez moi pour une quinzaine de jours et découvrir ma région natale. Comme j’affectionne particulièrement les paysages montagneux, le choix s’est vite orienté vers le Mercantour, qui permet, en une boucle de 500km, de découvrir de magnifiques paysages.
Peux-tu nous décrire ton Itinéraire ?
J’ai commencé le trip le long de la côte et du Massif de l’Esterel, que je connaissais déjà très bien. Après une première nuit en bord de mer, je suis monté à Gréolières-les-Neiges où ma famille m’a rejoint pour une sortie ski de rando. Une première montée assez longue et compliqué comme je n’étais quasiment pas remonté sur le vélo depuis le voyage dans les Pyrénées. Mais quel plaisir de rouler à nouveau, sentir l’effort, les courbatures et prendre le temps !
Quelques jours plus tard, après être redescendu sur la côte vers Nice, j’ai commencé à remonter la vallée du Mercantour en direction d’Isola 2000 où deux amis m’ont rejoint pour bivouaquer en montagne.
La prochaine grosse étape fut le Col de la Moutière, voisin de celui de la Bonnette, tous deux fermés en hiver et recouverts de neige. Toujours accompagné de deux amis, nous sommes arrivés au col après 11km et 950m+ sous une tempête de vent. Nous avons profité d’un ancien bunker pour passer la nuit à l’abris. Puis le lendemain matin, je suis parti pour ma première descente en ski et vélo jusqu’à Barcelonette.
Après une nuit autours des -15 degrés, je suis reparti pour la dernière difficulté du trip, le col d’Allos, 1500m+ et 15km dont les 8 derniers m’auront pris 6 heures ! Je suis arrivé au col à 20h30, épuisé, mais heureux d’y être et de savoir que les jours suivants, il ne me resterait quasiment que de la descente pour finir l’aventure dans les Gorges du Blavet, par une belle highline.
Comment as-tu fixé les skis ? Ce n’était pas trop compliqué de porter/skier avec le vélo ?
J’avais attaché un ski de chaque côté du vélo avec des straps en plastique (Voilestraps ou Fixplus), un au niveau du cadre, un sur la selle et un 3eme à l’arrière des skis afin de les resserrer. Pour le col de la Moutière et celui d’Allos en ski de rando, j’ai choisi de mettre toutes les affaires lourdes dans mon sac et de pousser le vélo à côté de moi. La principale difficulté fut la roue avant qui s’enfonce dans la neige quand elle est molle, mais je ne me sentais pas de porter 50kg sur mon dos !
Aurais-tu quelques anecdotes à nous partager ?
Le regard surpris des gens qui se demandaient ce que je faisais avec des skis sur le vélo, surtout le long de la côte. La personne qui m’a doublé dans la montée à Gréolières, qui s’est arrêtée au bord de la route et a attendu que je passe à côté de lui pour faire un selfie ! L’accueil des éducateurs sportifs du stade multisports de Carros où j’ai passé la nuit en tente, avant qu’ils m’offrent une douche chaude, le thé et leur sympathie. Les gendarmes inquiets que je reste dehors avec le froid annoncé (-18 à Gréolières) ou l’adjointe au Maire de Saint Sauveur qui m’a proposé de dormir au gite du village, en me voyant sortir mon duvet au stade… Bref ce genre de voyage réserve toujours plein de surprises et rien que pour ça je conseille à tout le monde de se lancer.
Quels seraient les conseils que tu peux donner à celles et ceux qui souhaiteraient se lancer dans un voyage à vélo ?
Contrairement à ce que l’on peut penser, le voyage à vélo n’est pas réservé aux cyclistes sur-entrainés. Je pense qu’avec l’envie et une bonne motivation on peut aller très loin ! Il est aussi important de ne pas s’encombrer de choses inutiles et de bien sélectionner ce que vous emmenez avec vous.
Quels sont tes projets à venir ?
Repartir à vélo, c’est sûr ! Mon projet de base était de partir pour un tour du Monde à vélo en Avril 2020 mais avec la situation ce n’était pas possible. C’est comme ça et cela m’a permis de réaliser 3 trips en France que je ne suis pas près d’oublier. J’ai plusieurs idées suivant la situation dans les semaines/mois à venir, l’idéal serait de partir vers la Norvège et/ou vers l’Est en direction de la Mongolie !
On se retrouve sur les réseaux ?