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Rinjani, la Nationale qui mène aux nuages – Part 2

Part 2

Romain, notre Chull’ Ambassadeur membre du chat communautaire, vous livre son aventure sur le Mont Rinjani, sur l’île de Lambok en Indonésie.

Découvrez la seconde partie de son récit ! (et pour ceux qui auraient loupé la première partie, c’est par ici)

 

Position III, 1800m


“Les écarts se sont bien creusés et à ma grande surprise, personne ne s’attend … Yacine est loin derrière avec les chinois. Ils peinent à marcher à notre rythme. Ils ont l’air plutôt fatigués mais leur détermination reste présente.
En tant que bon coéquipiers, nous attendons Yacine à la position III. Les autres touristes du groupe sont partis sans rien nous dire. Yacine nous autorise à passer devant et je m’empresse de rattraper les autres pendant que Damien prend quelques photos.
Alors que nous entrons dans la forêt, le dénivelé commence. Les chemins se croisent et se recroisent. Les visages commencent à se crisper et les corps à transpirer. Nous pouvons alors toucher les nuages, les gouttes d’eau viennent nous rafraîchir et les porteurs montent. Ils s’autorisent tout de même quelques pauses afin de s’hydrater.

 

Camp de base 2600m


Je suis le 1er du groupe à relier le camp de base en 4h à une allure correcte sans compter les petites pauses. Le temps donné pour cette première journée est de 7h.
En haut, le vent souffle assez fort. La sensation de froid se fait très vite sentir. Cette fois-ci, j’ai prévu tout le nécessaire et j’en profite pour me changer en attendant le reste du groupe qui arrive, une demi-heure plus tard. Yacine nous emmène sur notre lieu de bivouac, situé sur une crête d’une vingtaine de mètres et dépourvue de végétation.
L’expérience humaine commence : le vent souffle, l’air froid est gorgé d’humidité, notre staff est tout transpirant. Ils se refroidissent les uns après les autres à une vitesse éclaire. Notre petit guide n’arrive même plus à parler, ses dents claques à une allure de jamais vu. Damien s’empresse de lui prêter un plaid ainsi qu’un tour de cou. Pour ma part, je n’hésite pas à prêter ma polaire et mon bonnet à mon petit porteur. Nous avons également froid mais cela nous fait beaucoup plus plaisir de les aider que d’avoir chaud. Et puis, même malgré toutes ces couches, ils auront encore plus froid que nous.
Bien sur, nous leur demandons s’ils sont équipés et malheureusement non. Les plus anciens sont les plus riches donc les mieux équipés mais les plus jeunes souffrent et cela n’est vraiment pas marrant à vivre.
Les porteurs commencent à installer le bivouac. Ils commencent par installer 2 tentes mais aucun des neuf touristes ne les aident à part nous, non je ne rigole pas ! Cela irait tellement plus vite à plusieurs … Les deux tentes sont installées et à ce moment-là, les nuages se déchaînent sans nous faire de cadeaux. Le déluge est là. Quatre touristes se précipitent dans les tentes afin de se mettre à l’abri du vent et de la pluie, laissant les autres dehors à la merci de la météo. Damien et moi hallucinons mais nous continuons dans notre lancée et aidons l’équipe. Il demande tout de même aux heureux chanceux s’il peut ranger son matériel dans une tente.
Les porteurs s’activent et essaient d’installer une bâche à l’aide d’une corde et de leurs paniers pour faire un abri. Le vent s’amuse et nous arrache la bâche des mains à plusieurs reprises mais à plusieurs, cela va assez vite, et nous pouvons enfin nous réfugier sous cette bâche trouée.
Nous ne savons pas si cet abri est notre tente pour la nuit, nous dédramatisons vite. L’averse passe et un porteur nous présente une tente que nous n’avions pas vu. Nous la partageons avec Dimitri, un Italien lui aussi globetrotteur.
L’éclaircie tant attendue arrive. Les couleurs oranges des tentes posées sur la crête donnent une tout autre allure à cet endroit triste, exposé aux risques météorologiques. C’est un spectacle de couleurs plafonné par une nappe de nuages aussi rapides que les éclaires. Le paysage apparaît aussi vite qu’il disparaît mais toujours impossible d’apercevoir le Rinjani.
Damien en profite pour retourner prendre son appareil photo dans la tente des filles et elles lui demandent si le thé est prêt alors que nous sommes tous trempés. L’équipe à froid, c’est alors que nous invitons Yacine à venir s’abriter dans notre tente afin qu’il se réchauffe. Cela nous choque de voir une équipe aussi mal équipée alors que leur métier, c’est le trekking.
L’éclaircie disparaît aussi vite qu’elle est apparue laissant place à l’obscurité de la nuit qui ne vient malheureusement pas sans son ami le froid. Je bouillonne de rester dans cette tente à ne rien faire, du coup j’en profite afin de rendre visite à notre staff. Je comprends très vite que cette bâche trouée est leur abri pour la nuit et qu’ils dorment dessous sans matelas ni duvets. À ce moment là, la prise de conscience est énorme et nous arrêtons de nous plaindre.
Il est 20h, l’heure pour nous de nous coucher avec le ventre bien rempli. Les porteurs nous ont encore bien chouchoutés. Demain, réveil à 2h00 pour un départ prévu aux alentours de 3h00.

Part 2 Part 2Part 2

Mardi 22/05/2018, Camp de base, 2600m


Mon réveil ne sonne pas. Pas grave car nous avons très mal dorm,i mais nos pensées se tournent vers nos petits Indonésiens. Nous ne savons pas dans quel état ils sont. Nos porteurs nous amènes le thé avec une tête de zombie, les visages sont marqués par la fatigue et le froid. Nous insistons pour qu’ils prennent le thé avant nous afin de se réchauffer. Ils ne veulent pas. En plus de ce thé nous avons 2 crackers chacun afin de nous remplir le ventre avant l’ascension …
Dehors le ciel est clair, les nuages sont bas et le vent est tombé. Le froid quant à lui est toujours présent. Yacine s’assoit devant notre tente tout en grelottant. Nous le prenons à nouveau sous nos ailes et l’invitons dans notre tente afin de se réchauffer avec nos duvets. Il a faim, nous lui donnons un de nos crackers. Un de moins pour nous mais nous avons plus de réserve que lui.
Avant de partir je demande à mon petit porteur si je pouvais reprendre ma polaire afin de ne pas subir le froid une fois en haut. Il avait l’air tellement dégouté que je me sentais mal de le laisser comme ça, en Marcel, de nuit à 2600m. La chair de poule s’empresse de le saisir et il se met à claquer des dents. La solution est vite trouvée, j’échange ma polaire contre mon duvet. C’est ainsi que j’ai à nouveau le droit à ce sourire si vrai et expressif. Que demander de plus ?

Part 2 Part 2 Part 2 Part 2

Camp de base, 3h00, 2600m


Yacine nous dit qu’il ne viendra pas avec nous car il est fatigué. En fait, tout le staff attend notre départ afin de se réfugier au chaud dans nos tentes avec les duvets. Un guide plus ancien nous fait un débrief sur les précautions à prendre avant de partir. Il finit par nous dire que les meilleurs peuvent partir devant. Lui restera derrière avec les chinois.
Nous partons devant avec Damien, le chemin est toujours aussi bien tracé même dans l’obscurité. Les frontales des trekkeurs viennent se joindre aux étoiles présentes dans le ciel et nous indiquent le chemin à suivre. Au bout de trente minute, je m’aperçois que tout le groupe me suit et je me retrouve devant à la place du guide. Chose non prévu, mais bon, nous continuons… Les étoiles se raréfient mais elles sont vite remplacées par mes frontales. Avant de partir, Jule m’avait dit qu’à ce moment de l’année, la fréquentation du Rinjani est d’environ 50 à 70 personnes. Cela se confirme, mais la route est encore longue et le flux est assez bien étalé.
Après une heure et demie de marche, l’ascension prend une toute autre tournure. Le sommet n’est plus très loin et se laisse apercevoir à travers l’obscurité. Le sol est meuble, très meuble, un peu comme du sable. Les nuages ont repris leurs places, le vent souffle de plus en plus fort. Je me retrouve seul car le groupe a lâché prise. Il fait de plus en plus froid, beaucoup trop de gens sont sous-équipés et les guides ne les sensibilisent pas. Cette fois-ci, j’ai tout prévu, l’expérience au Pic de Teide m’a servi de leçon. L’ascension finale se fait sur l’une des crêtes du cratère. Le vent me balait et arrive parfois à me déséquilibrer. En faisant un pas, je redescends aussitôt d’un bon mètre. Heureusement, il y a des rochers pour se réfugier et s’abriter du vent. Un bon endroit pour faire une petite pause. Aux alentours, les nuages donnent naissance à des petits orages. C’est ainsi que le ciel s’anime d’étoiles filantes et d’éclairs. Je vous laisse deviner pour qui iront mes vœux. Cela est aussi magnifique qu’effrayant. Il ne fait pas toujours beau au Rinjani comme peuvent le dire les « guides ». Ils sont fous d’envoyer les gens là-dedans !
Le soleil va se lever et je ne veux pas rater le spectacle. Je pars et me pose beaucoup de questions sur le temps qu’il me reste mais je sais que j’y serai à tant. Je continu à avancer malgré cette météo médiocre. À 20 mètres du sommet il y a un bel endroit pour se protéger du vent. Un guide (pas le miens) me dit que le sommet est juste à côté. Nous attendons donc le bon moment afin d’admirer le lever du soleil.”

Découvrez la troisième et dernier partie vendredi prochain !

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