Generic selectors
Exact matches only
Search in title
Search in content
Post Type Selectors
post
page

Ep.2 : Suite et fin de l’ELS 2900 pour nos Chullis

Après l’épisode 1, fin des aventures de Levente et Benjamin pendant leur course ELS 2900 à Andorre.

« Nous allons en direction du Pic de Font Blanca qui devra se faire obligatoirement par le couloir sud qui permet de rejoindre le sommet. Tout au long de cette avancée, je me vide littéralement, par contre c’est top car les jambes sont là et je peux garder un peu de rythme. Pour Levente, la réponse à : « Ça va Levy ? » et qui nous fait encore rire à ce jour était « Ça va !! Mais pas trop !! ». Bref, ça veut dire qu’il ne va pas super bien.

Après une belle ascension sur laquelle nous doublons dans le couloir obligatoire, nous voilà au sommet de Font Blanca et nous devons dévaler une pente raide herbeuse pour aller équiper à Arcalis, le second ravito qui sera notre 55ème kilomètre. Pour celui-ci avec sa belle ambiance, nous « décidons » de rester 1 heure afin de profiter du banquet et aussi de se refaire. Levente n’est toujours pas dans son assiette et les 15 minutes restantes vont nous offrir 3 nouveaux sommets et pas des moindres. Il s’agit des sommets les plus techniques de la course.

leve de soleil

Pour y accéder nous voilà reparti pour une belle ascension de 550 m de dénivelé positif puis petite descente de -300 m puis une montée de +300, puis… c’est dur… Et en plus mes problèmes gastriques sont toujours là. À ce moment là de la course, le moral redescend et nous sommes dans le dur avec Levy. La vitesse n’est plus là et la nuit ne va pas tarder. Le reste de la course est court mais va prendre du temps. Bizarrement pour ma part, même si le moral est parti, les jambes sont là, j’ai toujours bien la pêche et c’est d’autant plus frustrant que le temps tourne et nous n’avançons pas bien vite.

Malgré tout, nous arrivons au col où les 3 sommets vont s’enchaîner. Dans un premier temps, le Pic de Medacorba. La nuit tombe, nous retrouvons les températures fraîches et notre amie la frontale. L’ambiance est superbe, l’ascension se fera en 40 minutes aller-retour avec 300 m de dénivelé. Là, l’organisation voyant encore un peu de fraîcheur dans nos yeux, nous demande d’accompagner une équipe (qui décide d’abandonner) jusqu’au col sur le prochain sommet. Une belle ascension, pas très rapide, qui nous fait prendre encore plus de retard car l’équipe que nous ramenons avance encore moins vite que nous. Le réconfort sera pour moi, une lune magnifique, rouge, avec un ciel dégagé. L’ambiance est sublime.

Arrivés au sommet de Roca Entravessada, nous redescendons par une petite arête afin de rejoindre Jordi. De nuit, sur un sommet inconnu, le doute commence à faire son apparition et l’autre groupe ne veut plus écouter les conseils. Je décide de m’arrêter 5 minutes pour m’expliquer avec eux. La fatigue de cette fameuse course ELS 2900 est bien présente et l’absence de vitesse me donne envie de dormir. Nous repartons sur l’arête et rejoignons Jordi. Il est 21h45. Levente présente des signes de grosse fatigue et le sommet suivant sera certainement encore plus difficile techniquement. Il y a un vrai risque de chute. Je discute un peu avec Jordi qui nous annonce encore 2h30 pour faire le Pic de Coma Pedrosa et un retour au refuge. Je demande à Levy ce qu’il en pense…

coma pedrosa

Nous pouvons le faire par contre il faudra aller plus vite car nous devons arriver avant minuit le soir. Il me dit OK mais très vite… Je réfléchis pendant 5 bonnes minutes et me rappelle que l’arête de Coma Pedrosa est interdite la nuit et donne une pénalité de 45 minutes. Nous voilà dans tous les cas hors temps. Malgré le fait que nous soyons 7ième au général… Je prends la décision très difficile de dire que nous abandonnons. Encore maintenant j’ai du mal à digérer cet abandon, si près du but. Il nous restait 7 km et un dernier sommet. En étant hors temps, le risque avec Levy sur la dernière ascension n’en valait quand même pas la peine. Il faut par moment savoir dire non, même si c’est à contre cœur. C’est très dur. Nous repartons donc avec Jordi et deux autres personnes de l’organisation et nous remontons un dernier col, le sommet qu’il nous restait à faire est juste là, à notre gauche, mais voilà, nous n’irons pas. Très déçu, il n’y a pas d’autres mots à ce moment là et je pars seul sur le chemin du retour. Mes jambes fonctionnent à merveille, la forme était pourtant là mais bon, c’est une course d’équipe et cela implique de rester ensemble pour la finir…

coucher de soleil coma pedrosa

Je dévale les 5 derniers kilomètres qui nous ramène au refuge de Coma Pedrosa, je n’abandonne jamais habituellement même seul et si je dois finir en pleurant. La seule personne que j’appelle ce soir-là sera ma mère qui me réconforte dans chacun de mes moments difficiles. Heureusement qu’elle est là, à chaque fois que j’en ai besoin.

Nous sommes au refuge. Les organisateurs nous attendaient. Matt et Carles sont étonnés de voir que nous avions abandonné car j’étais frais. Je leur explique la raison du timing et de l’état de fatigue de Levy. Ils comprennent très bien et restent là pour nous réconforter. Le repas chaud sera servi avec une bonne bière. Nous partons nous coucher.

Le matin arrive et le réveil n’est pas difficile du tout, pas de douleurs aux jambes, je suis étonné car nous avions fait en 24h, 70 km et 6800 m de D+ sans compter l’approche du premier jour. Nous prenons un copieux petit déjeuner, tous le monde se lève et nous partons sur une remise de récompense devant le refuge. Le cadre est sublime, l’ambiance conviviale et dans le partage. Pour ma part, je suis toujours bien triste, il me faudra du temps pour digérer. Nous devons redescendre, prendre le bus qui va nous ramener au site du premier briefing. Une belle balade de 700 m de D- pour rejoindre Arinsal.

les coupes

Arrivés à la voiture, nous ne traînerons pas trop car nous devons rentrer chez nous dans la soirée. Il faudra se noter quand même que l’aller-retour avec la course au milieu sur 4 jours, c’est un peu juste.

Arrivés chez nous, nous passerons deux semaines sans rien faire ou presque afin de récupérer. Cette course ELS 2900 a pour slogan « More than a race » et je comprends pourquoi maintenant. La difficulté est là, la beauté aussi mais personne n’est vraiment en compétition tellement la longueur et le challenge personnel est élevé. Il y a du partage, de la convivialité et l’organisation est exemplaire. Un grand merci à Matt et Carles d’avoir créé un tel événement et aussi à toutes les personnes présentes sur la course, les points de passage, etc… Vous êtes géniaux et je suis admiratif car sous n’importe quelles conditions, vous étiez là pour nous soutenir. Bravo à vous si vous lisez ces lignes.

els 2900

Et pour la petite anecdote de la boîte de Compeed… une semaine après en rangeant toutes les affaires, je décide d’ouvrir cette boîte ramassée au 42ème km et là… le graal qui m’aurait surement fait du bien sur cette course … de l’Imodium !! La personne qui l’a perdu avait certainement plus l’habitude d’avoir des problèmes de la sorte que moi.

Pour finir, un grand merci à Chullanka et particulièrement à Alexis, Directeur du magasin d’Antibes, qui, au dernier moment, mis devant le fait accompli, a accepté de nous laisser quelques jours pour participer à cette course ELS 2900 et de nous soutenir.

Bravo aussi à tous les coureurs finishers ou pas et… j’espère franchement à l’année prochaine ! »

Alors cette aventure vous a plu ? Tenté par l’ELS 2900 ? Poursuivez vos envies et vos rêves et partager avec nous vos aventures 😉

Ces articles devraient vous intéresser

Ça se passe sur Instagram

@Chullanka_outdoor_sports

On se retrouve sur les réseaux ?

Nos nouveautés, nos promos, nos activités avant tout le monde

Promis on ne vous spammera pas :) Chulli