Trek des Chullis en Laponie
Découvrez une interview sur l’expérience du Trek en Laponie de nos Chullis !
1 ) Les objectifs du Trek ont-ils été respectés ?
a) Une immersion en autonomie pendant 10 jours
Mathieu R. : Non, nous avons marché 8 jours sur 210km
Murray : Oui, une immersion en autonomie pendant les 210km comme prévu, sauf que l’on a mit moins de temps 🙂
Mathieu W. : Nous aurions pu nous immerger encore plus dans ce décor en essayant de pêcher et de cueillir un peu plus de baies, de fruits et de champignons comestibles, notamment grâce aux connaissances de Mathieu R. Mais globalement l’objectif a été atteint très largement, nous sommes arrivés à bon port sans trop de séquelles et dans le temps imparti.
b) Un test de matériel en conditions réelles sur des produits de nos magasins Chullanka
Mathieu R. : Tout à fait, les conditions d’isolement étaient bien réelles
Murray : Oui, un retour du test de ces matériels sera d’ailleurs fait.
c) Une reconnaissance d’un terrain de jeu de plus en plus exploré
Mathieu R, Murray, Mathieu W : La toundra Lapone n’a plus aucun secret pour nous !
2 ) Quelles ont été les difficultés rencontrées ?
Mathieu R. : Une température fraîche mais avec de grands vents et la température ressentie est devenue glaciale. On a donc été limité en termes de matériel et de vêtements emportés. A quelques degrés prés, on aurait eu très froid. La pluie sur la fin nous a vraiment trempé les chaussures, avec un sol de type tourbière (zone humide, sol minéral). « On a passé trois jours avec les chaussures qui baignaient. »
Murray : La plus grande difficulté rencontrée a été le froid, en accord avec Mathieu R. De plus, les chaussures mouillées sur les derniers jours ont été assez pénibles et l’éloignement de nos proches a été
assez dur au début.
Mathieu W. : Pas de grande difficulté majeure, si ce n’est quelques problèmes physiques notamment sur nos articulations (surtout nos genoux déjà mal en point au départ). Sinon nous étions plutôt bien équipés, et nous avions tout ce qu’il nous fallait en termes de nourriture et d’eau.
3 ) Quel est votre plus beau souvenir ?
Mathieu R. : Les plus beaux souvenirs ont été les premiers. Des rennes avec un grand mâle tout blanc qui nous passent sous les yeux en coupant notre route. Mais au-delà de ça, sans aucun doute, les quatre nuits d’aurores boréales avec de très grandes et longues aurores à chaque fois.
Murray : Au-delà des rennes blancs, des lemmings, des paysages immenses et grandioses, du côté sauvage du Trek, de la découverte totale de cet environnement, mon plus beau souvenir a été les parties
de batailles corses faites le soir au coin du feu 🙂 Blague à part, les 4 nuits d’aurores boréales ont été un pur moment de plaisir, en bonne compagnie qui plus est.
Mathieu W. : Les aurores boréales !!! Incroyable, pas mal de personnes n’en verront jamais de leur vie, et nous, nous avons pu en contempler quatre nuits de suite. Sinon bizarrement, je retiens avec beaucoup d’humour, notre passage trois jours avant d’arriver, dans une ville fantôme au bout d’un lac, sous la pluie. Nous étions trempés, il commençait à faire nuit et nous avions décidé d’avancer encore un peu. L’ambiance était digne des meilleurs films d’horreur, et on en a bien ri.
4 ) Est-ce que vous aviez cette image là d’un trek en Laponie ?
Mathieu R. : Moi je connaissais le terrain. L’absence de végétation est parfois encore surprenante quand on ne voit pas d’arbres de la journée. L’omniprésence de l’eau courante et potable est aussi un grand luxe dont on ne peut pas se douter au premier abord. A la différence de mon premier trek en Laponie, sur la Kungsleden, j’ai trouvé, sur ce trek et à cette période, un isolement encore plus profond.
Murray : Venant du Canada, je m’attendais un peu au même environnement. Je ne m’attendais pas, par contre, à avoir en grande partie l’itinéraire balisé sur une sente (Petit sentier). Je ne m’attendais pas non plus à trouver des refuges, non gardés, tous les 30km. J’avais une image plus sauvage et plus isolé. De plus, avoir de l’eau potable à chaque ruisseau a été un luxe non négligeable.
Mathieu W. : Je ne pensais pas non plus avoir un sentier aussi bien balisé (parfois trop). Mais je m’attendais à voir quelque chose comme ça en paysage, mais pas d’une telle immensité.
5 ) Le matériel prévu était-il suffisant ?
Mathieu R. : Le matériel en globalité était suffisant. Mais compte tenu des températures assez fraîches en fin de journée et nuit, nous aurions dû partir avec un sac de couchage plus chaud et une paire de gants plus épais. Nous n’avions que des sous-gants.
Murray : Mis à part du côté des apports calorifiques de nos vêtements qui étaient justes, le reste était largement suffisant. Nous sommes partis en pensant que les températures allaient être plus clémentes. Or les nuits sont fraîches et le vent souffle parfois très fort.
Mathieu W. : Je n’ai pas trop souffert du froid, Je trouve que notre équipement était plutôt adapté. Sinon, nous étions très à l’aise pour la nourriture, le sac était très confortable, et nos vêtements en laine mérinos ont bien joué leur rôle.
6 ) Quelles ont été les conditions météorologiques ?
Mathieu R. : Quatre jours nuageux mais sans pluie. Pendant ces 4 jours, le vent a été parfois très violent et de face. Les températures ressenties étaient donc réellement froides. Le temps a changé sur la fin avec quelques pluies plutôt nocturnes mais qui laissaient planer une certaine humidité toute la journée en fond de vallée. On était entouré de quelques névés encore bien chargés et la limite pluie/neige était à 1000m.
Murray : En accord avec Mathieu R.
Mathieu W. : Bien plus clémente que ce qui était prévu au départ, nous avons même eu le droit à du soleil par moment.
7 ) Quels sont vos ressentis sur cette expédition entre Chullis ?
Mathieu R. : Un beau parcours avec une belle dose d’isolement. C’était ce que je recherchais. Quelques soucis aux articulations ont clairement affecté la fin du trek mais l’ensemble reste indescriptible. Je pense qu’on ne peut pas ressentir plus l’isolement en Europe que dans cette région. J’ai adoré cette immersion, au contact direct de la faune, avec profusion de baies et champignons comestibles. La sensation que même dans les pires conditions, rien ne peut vraiment mal tourner. Tout est à portée de main, libre à nous de l’utiliser. Quand je serais papa, ce sera surement un terrain de jeu où je viendrais montrer à la jeunesse ce qu’est de vivre simplement.
Murray : La Nordkalottleden est un beau parcours à découvrir, sans grande difficulté technique si l’on est bien préparé mais d’une ampleur que l’on ne peut imaginer sans l’avoir fait. Les paysages immenses et sauvages vous couperons le souffle. Avec les deux Mathieu, nous avons vécu une aventure unique et forte que l’on ne ressent qu’une fois en pleine immersion avec un certain engagement. Il faut bien choisir ses compagnons, son matériel, bien évaluer ses capacités et garder en tête que l’on ne marche qu’une seule fois sur la lune : Profiter à 100% de ces moments géniaux et inoubliables. « Entre les rivages des océans et le sommet de la plus haute montagne est tracée une route secrète que vous devez absolument parcourir avant de ne faire qu’un avec les fils de la Terre » citation de Khalil Gibran.
Mathieu W. : Malgré mon bon 1m90, je me suis senti tout petit face à cette immensité, nous avons réellement vu des paysages fantastiques dans un décor incroyable. Nous avons été chanceux du début à la fin. De la météo à la possibilité de profiter de quatre nuits d’aurores boréales. Nous avons eu toutes les ambiances : De la journée ensoleillée en moyenne montagne, en passant par des vents très violents qui nous laissaient sur place, à des traversées de rivières (non obligatoire mais tellement plus excitantes). Une immersion dans la faune et la flore lapone qui fût partagée avec deux copains incroyables. J’ai vécu cette expérience avec beaucoup d’humilité, et je me servirai de ce que j’ai appris pendant ce périple pour mes prochaines escapades.
8 ) Si vous deviez résumer votre voyage en 1 mot ?
Mathieu R. : Sauvage
Murray : Passionnant
Mathieu W. : Dépaysant
9 ) Avez-vous une idée de votre prochaine destination ?
Mathieu R. : Madagascar (petit tour au chaud)
Murray : Là où m’amènera le vent… l’Islande, l’Irlande ou l’Ecosse, qui sait
Mathieu W. : Il y aura peut-être un petit GR20 en Corse l’année prochaine, puis le rêve reste quand même un bon trip en Amérique du sud, Pérou Bolivie, Chili, Argentine, et finir à Ushuaia.
10 ) Avez-vous rencontré le Père Noël ?
Mathieu R. : Il bosse pas mal en ce moment, il n’a pas eu un seul créneau pour nous passer le bonjour. Mais la Laponie porte en elle l’esprit de Noël. Pas besoin de le rencontrer, on sait qu’il est là.
Murray : Avec Mathieu R qui le cherchait derrière chaque montagne, le père noël a été omniprésent tout le long du voyage ; Il ne manquait plus que les chants de noël !
Mathieu W. : Pas en personne, mais nous avons rencontré pas mal de ses rennes, dont Rudolph. Ils sont prêts à faire le tour du monde vu la vitesse à laquelle ils courent.
On se retrouve sur les réseaux ?